Ne disposant pas d’eau de surface, il faut donc voir du côté des nappes souterraines. D’ailleurs leurs eaux sont toujours de qualité bien supérieure et ne demandent pas de traitements complexes et onéreux.
Mais que sont, les” nappes souterraines ” ou encore les “nappes aquifères ” ?
La mer, les rivières, les sources, les nuages, la pluie, la neige, le brouillard… sont des éléments bien familiers, par contre, on se représente souvent mal les eaux souterraines.
0n les voit comme un grand lac, ou encore une grande rivière souterraine. C’est vrai, mais seulement dans des cas rares. Il est bien plus difficile d’imaginer la réalité la plus fréquente : l’eau qui tombe et ruisselle sur le sol descend et remplit les pores, les fissures et les nombreuses cassures qui affectent les roches du sous-sol.
Intimement confinée dans tous les vides de la roche, l’eau souterraine y forme les nappes aquifères. Pour s’imaginer à quoi ressemblent ces massifs rocheux qui contiennent de l’eau, il suffit de se rendre dans les carrières du Tournaisis (masse d’eau souterraine RWE060). Le massif du calcaire carbonifère se trouve à peine à une dizaine de mètres de profondeur. 0n peut y observer une multitude de fissures et l’eau qui s’en écoule.
Il y a bien le sourcier et ses baguettes à l’actif desquels on peut mettre certaines réussites, mais dont on tait quand même soigneusement les échecs.
Il faut admettre que toute recherche “ sérieuse ” de nappes aquifères nécessite une étude hydrogéologique approfondie : reconnaissance géologique sur le terrain, analyse des cartes géologiques, interprétation de photos aériennes, sondages mécaniques, ….
L’Intercommunale d’étude et de gestion (I.E.G) est consciente d’avoir le privilège d’exploiter une ressource naturelle LOCALE de grande qualité qu’est la masse d’eau souterraine des calcaires du Tournaisis.
Cette masse d’eau est identifié par la région Wallonne comme la masse d’eau souterraine RW60.
La protection naturelle de la masse d’eau RW 60 contre la pollution d’origine naturelle ou humaine est assurée par une couche continue d’argile yprésienne de 50 mètres d’épaisseur. Cette caractéristique permet de ne pas être impacté par les problématiques phytosanitaires (pesticides) et autres éléments comme les nitrates.
Puisque eau il y a, il faut donc creuser…
Pour y répondre, il est nécessaire de connaître la nature du sous-sol mouscronnois.
La situation est très différente de celle qui existe dans le Tournaisis où le massif calcaire est recouvert d’une couche d’argile épaisse d’à peine quelques mètres.
Ici, nous avons une couche d’argile dont l’épaisseur varie suivant les endroits entre 90 et 110 mètres.
Cette structure du sous-sol est vraiment particulière à notre région et procure une protection très efficace contre les pollutions pouvant apparaître en surface. L’argile imperméable constitue une barrière.
Viennent ensuite diverses couches de craies sur une épaisseur moyenne de 30 mètres.
Et ce n’est qu’à partir de 140 mètres que l’on pourra retrouver le massif du calcaire carbonifère où se situe la nappe aquifère recherchée. Il faut alors espérer que le forage réalisé traverse plusieurs failles présentes dans la roche pour que l’eau puisse alimenter le puits.
L’exécution correcte d’un forage demande que celui-ci soit pourvu d’un tubage en acier sur toute la partie hors calcaire carbonifère avec obturation de l’espace annulaire entre terrain et tubage par une injection de ciment. Cette colonne de ciment empêchera les infiltrations indésirables dans le puits.
Nous avons donc de l’eau dans notre puits, mais elle se trouve à plus de 128 mètres de profondeur. Comment peut-on la ramener en surface ?
Les lois de la physique nous empêchent immédiatement d’imaginer pouvoir l’aspirer par une pompe installée en surface.
Tout au plus peut-on espérer aspirer de l’eau à une profondeur maximale de 8 mètres.
Par contre, il n’y aura aucun problème si nous descendons une pompe dans le puits jusqu’à ce que celle-ci soit complètement immergée dans l’eau.
La pompe est suspendue à sa conduite de refoulement. Dans le cas présent, il s’agit de colonnes en acier inoxydable de 5,5m assemblées bout à bout.
Les pompes installées sur le site du Risquons-tout peuvent chacune ramener en surface +/- 185 m³/h.
Quatre puits du champ de captage du Risquons-Tout peuvent fonctionner en même temps en offrant une capacité de production allant jusqu’à +/- 740 m³/h. Le cinquième puit est en réserve en cas de maintenance sur un des puits.